VII LA MUSE MALADE

Charles Baudelaire

Ma pauvre muse, hélas ! qu'as-tu donc ce matin ?
Tes yeux creux sont peuplés de visions nocturnes,
Et je vois tour ŕ tour réfléchis sur ton teint
La folie et l'horreur, froides et taciturnes.


Le succube verdâtre et le rose lutin
T'ont-ils versé la peur et l'amour de leurs urnes ?
Le cauchemar, d'un poing despotique et mutin,
T'a-t-il noyée au fond d'un fabuleux Minturnes ?


Je voudrais qu'exhalant l'odeur de la santé
Ton sein de pensers forts fűt toujours fréquenté,
Et que ton sang chrétien coulât ŕ flots rythmiques.


Comme les sons nombreux des syllabes antiques,
Oů rčgnent tour ŕ tour le pčre des chansons,
Phœbus, et le grand Pan, le seigneur des moissons.

Inne teksty autora

Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire