XLIX L'INVITATION AU VOYAGE

Charles Baudelaire

Mon enfant, ma sœur,
Songe ŕ la douceur
D'aller lŕ-bas vivre ensemble ;
— Aimer ŕ loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant ŕ travers leurs larmes.


Lŕ, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.


Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Męlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
A l'âme en secret
Sa douce langue natale
.

Lŕ, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.


Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde ;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
— Les soleils couchants
Revętent les champs,
Les canaux, la ville entičre,
D'hyacinthe et d'or ;


— Le monde s'endort
Dans une chaude lumičre.


Lŕ, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.


Inne teksty autora

Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire