Literatura

XXIII (wiersz klasyka)

Charles Baudelaire

Tu mettrais l'univers entier dans ta ruelle,
Femme impure ! L'ennui rend ton âme cruelle.
Pour exercer tes dents ŕ ce jeu singulier,
Il te faut chaque jour un cœur au râtelier.
Tes yeux illuminés ainsi que des boutiques
Et des ifs flamboyants dans les fętes publiques
Usent insolemment d'un pouvoir emprunté,
Sans connaître jamais la loi de leur beauté.

Machine aveugle et sourde en cruautés féconde !
Salutaire instrument buveur du sang du monde,
Comment n'as-tu pas honte, et comment n'as-tu pas
Devant tous les miroirs vu pâlir tes appas ?

La grandeur de ce mal oů tu te crois savante
Ne t'a donc jamais fait reculer d'épouvante,
Quand la nature, grande en ses desseins cachés,
De toi se sert, ô femme, ô reine des péchés,
— De toi, vil animal, — pour pétrir un génie ?

O fangeuse grandeur, sublime ignominie !

przysłano: 5 marca 2010

Charles Baudelaire

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